Stratégie Comment la Chine s’organise pour se nourrir

La Chine a beau être le troisième plus grand pays du monde, elle ne dispose que de 8 % des terres arables et de 6,5 % des ressources en eau du globe pour nourrir ses 1,3 milliard d’habitants (20 % de la population mondiale). Une périlleuse équation qu’elle a réussi à résoudre pour devenir une grande puissance agricole : premier producteur de riz (28 % de la production mondiale), de thé (33 %) et de blé (17 %), deuxième producteur de maïs (21 %). Malgré le déficit grandissant de sa balance commerciale agroalimentaire, elle n’importe que 2 à 3 % de son alimentation.

Épée de Damoclès

Concentrées dans la moitié Est, les terres agricoles subissent les assauts répétés de l’urbanisation. Par ailleurs, leur « surproductivité », sur lesquelles trois récoltes par an peuvent s’enchaîner, atteint ses limites. La Chine ne peut plus ignorer l’érosion de ses sols, la pollution de ses eaux et de son environnement, ainsi que les impacts du changement climatique.

À cela s’ajoute le développement fulgurant d’une classe moyenne qui s’occidentalise. Au détriment des simples céréales, le consommateur urbain souhaite aujourd’hui diversifier son alimentation : légumes, produits carnés, snacking, chocolat, confiseries. Les Chinois, qui consacrent en moyenne 35 % de leur budget à leur alimentation, sont friands de produits importés, gage pour eux de sécurité et de qualité. En cause, malgré les difficultés à s’informer, de nombreux scandales sanitaires qui ont écorné l’image du « made in China ». Une aubaine pour les productions françaises. Pékin a également incité ses entreprises à s’établir hors de ses frontières pour alimenter le marché, tout en développant des relais de croissance. La 2^e puissance mondiale ne néglige ni son agriculture, ni celle du reste du monde. Elle en est aussi de plus en plus tributaire.

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